L’association ISCOME a organisé ce samedi 17 juillet 2021 un forum citoyen sur la covid-19 dans la préfecture de Yoto placé sous le thème : « Améliorer le vivre ensemble entre la population et les acteurs engagés dans la riposte contre la covid-19 ».
Cette activité a marqué le début de la réalisation du projet « Plateforme de lutte et de médiation entre population et force anticovid soutenu par l’Agence des Etats Unis pour le Développement International (USAID). Elle a réuni dans le respect strict des mesures barrières différentes catégories sociales de la localité entre autres les leaders communautaires, religieux, les tenanciers de bars et les conducteurs de taxi et taxi motos. Au cours dudit forum, dans une approche participative, les sous thématiques suivantes ont été débattus : la COVID-19 et ses conséquences sur la cohésion sociale, le groupe mixte de surveillance (GMS) et autres composantes sociales, quelles relations pour une meilleure lutte contre la covid-19 ? La vaccination et la Covid-19.
Les différents échanges ont permis de constater que beaucoup sont désinformés par rapport à la maladie qu’ils considèrent toujours comme abstraite. Ils n’ont jamais vu de cas de covid dans leur localité, il n’y a jamais eu de décès lié à la covid. Donc pour certains la maladie dans leur localité serait une machination des autorités. Le manque de communication aidant, les mesures barrières instaurées pour vaincre la maladie sont décriées. Pour d’autres, la maladie existe mais à cause de la stigmatisation, les gens malades préfèrent se cacher. Unanimement ils ont reconnu que cette pandémie est incompatible à la cohésion sociale.
Ils ont ainsi soulevés les impacts générés par la covid-19 aussi bien sur le plan économique (cherté de la vie/ perte des emplois/ mévente) que social (augmentation des violences conjugales, diminution de la solidarité, mis en mal du vivre ensemble) sans passer sous silence les difficultés de collaboration avec les forces de l’ordre (surtout les conducteurs de taxi moto et les taxi brousses) et la peur de la vaccination dû au manque d’information crédible et d’exemplarité de la part des autorités locales.
Fort de tout ce qui précède des recommandations ont été formulées par les participants à l’endroit des autorités et de la population.
A l’endroit des autorités ; les participants souhaiteraient une meilleure communication, plus proche de la population, accentuer la sensibilisation autour de covid-19 ainsi que l’importance de l’observation des mesures barrières, accompagner les cas sociaux, accentuer la sensibilisation autour du vaccin et mettre en place un plan de développement, après la covid-19, qui prend en compte les couches vulnérables.
A l’endroit des forces de l’ordre/GMS: les participants préconise davantage une approche basée sur la pédagogie avant la sanction c’est-à-dire expliquer/rappeler les mesures aux populations avant d’appliquer les sanctions. (Privilégier le dialogue aux rapport de force).
Enfin, A l’endroit des populations ; sensibiliser leurs proches sur le respect des mesures barrières, sensibiliser/ partager la bonne information sur le vaccin et se faire vacciner.
In fine, l’activité a permis aux différents participants d’avoir une meilleure compréhension de la nécessité de leur implication dans les actions de promotion de la cohésion sociale et la prévention de heurts pour une lutte efficace contre la covid-19 dans la préfecture de Yoto. Aussi, ils ont pu partager entre eux et avec les autorités locales de la préfecture de Yoto les défis identifiés et leurs contributions pour le renforcement de la cohésion sociale et la prévention de frictions. La même activité se déroulera dans les préfectures de Zio et du Golfe.
Eric Lamak BANASSIMA, Chargé de Projets